Quentin Ory est le co-fondateur des Mini Mondes. Une DNVB de jouets fabriqués en France à partir de plastique recyclé. Tout un univers créatif qui met en scène l’histoire d’une famille qui part faire le tour du monde en van à travers des jouets fun et ludiques ainsi que du contenu éducatif pour les enfants et pour les parents.
Ton déclic entrepreneur ?
J’ai toujours voulu être entrepreneur. J’ai fait un master entrepreneuriat, avant les Mini Mondes j’avais déjà monté une boîte dans l’univers des jeux de société donc au delà d’un déclic j’ai toujours eu cette fibre entrepreneur. Ça a commencé par les idées que je notais à l’arrache dans mon Mac, le master entrepreneuriat m’a convaincu, il me restait à avoir l’idée ! J’ai d’abord créé une application mobile qui est devenue un jeu de société avec mon pote d’enfance : Combat de Coqs. Puis un second projet toujours dans l’univers du jeu mais cette fois pour enfants.
Quand tu pitches ta boite / ton métier à ta grand-mère ça donne…
C’est une nouvelle marque de jouets pour enfants qui leur fait découvrir le monde à travers deux supports : un carnet de voyage et un jouet en plastique recyclé fabriqué en France et engagé envers le monde associatif.
Un pays reçu tous les 2 mois dans la boîte aux lettres pour parler histoire, langue, musique, recettes, le tout avec des coloriages.
Comment t’es venu l’idée des Mini Mondes ?
Le point de départ c’est un chiffre : 65 000 tonnes de déchets générés par an en France par l’industrie du jouet. Il y a le plastique que les enfants adorent mais que la planète et les parents ne veulent plus voir. En parallèle j’entendais parler de matières émergentes, de techniques comme l’impression 3D. C’est plus l’éco-conception qui m’a donné envie de m’intéresser au monde du jouet. Et c’est en rencontrant les 200 premiers parents de l’aventure que je me suis rendu compte que l’éco-conception était un point clé mais qu’il y avait aussi une dimension importante sur les valeurs que l’on transmet aux enfants. D’où l’idée de créer tout un univers et non pas de se cantonner au seul fait de mieux fabriquer un jouet.
Comment tu t’es financé ? Dette, levée de fonds, business angels, etc
C’est un mix de tout. Tout d’abord on a fait des pré-commandes à hauteur de 100 000€ de chiffre d’affaires fin 2019. On n’est pas passé par une plateforme de crowdfunding parce que moi j’avais déjà fait 3 campagnes par le passé et je ne voulais plus trop solliciter mon entourage proche. Fallait les laisser souffler un peu ! Ensuite on a complété avec du prêt bancaire et ensuite on a intégré quelques business angels dans l’aventure. On a donc financé notre première année d’activité avec un peu moins de 500 000€. Il ne faut pas oublier que ça coûte cher de faire du jouet. Ça reste assez technique sur les développements de matières, il faut beaucoup de partenaires, laboratoires et autres. Ça reste de la plasturgie, donc de l’injection, des moules… On a fait le choix de ne faire aucune concession, nos moules sont faits en Bretagne alors qu’on pourrait les faire en Asie pour 5 fois moins cher. Donc tous ces arbitrages font qu’il faut des investissements de départ quand même assez conséquents.
Les profils idéaux pour bosser avec toi ?
Dans l’état d’esprit on cherche des gens ultra créatifs, positifs, dynamiques, faciles à vivre et sympas. C’est franchement là dessus qu’on recrute en ce moment, sur des déclics humains. En termes de compétences, on a en ce moment des sujets clés comme l’édition jeunesse pour la partie produit donc il faut avoir la fibre maternelle forcément. Ensuite le côté un peu plus tech, parce qu’on a fait le choix d’être DTC donc cela a ses implications sur l’expérience client que ce soit sur le site e-commerce ou en acquisition.
Ta plus grosse galère ?
Je ne veux pas dire que pour l’instant on fait un sans faute mais pour le moment on a quand même eu de la chance pour éviter de grosses galères. En revanche le plus gros coup de chaud, c’est le moment où on fabrique les jouets avant même d’avoir la norme même si on était à peu près sûrs d’avoir la certification. On a donc tous les jouets qui sont fabriqués et on attend ce fameux coup de fil pour pouvoir les mettre sur le marché. On rate l’appel. L’interlocutrice nous laisse un message en disant “rappelez-moi s’il vous plaît”. Impossible de la joindre toute la journée. Pour qu’enfin on la joigne le lendemain et qu’elle nous demande une adresse pour envoyer les documents… On n’a pas beaucoup dormi !!
Ta plus grande réussite ?
C’est quand on fait les rétrospectives équipes et que tout le monde s’éclate à bosser sur le projet. C’est vraiment une grosse fierté. Côté produit c’est le modèle d’abonnement des carnets de voyage qui en moins d’un an fête le 29 000ème d’abonné. C’est un vrai succès parce que c’est 29 000 enfants qui découvrent le monde avec notre contenu et ça c’est canon !
Quelle est la marque que tu aurais aimé avoir créée ?
Wahou il y en a plusieurs ! Je suis vraiment un passionné de DNVB mais la première, qui n’est pas une DNVB, c’est The Bradery. Je trouve le modèle assez dingue. Ils ont challengé des monstres comme Veepee. Ils sont très très forts. C’est scalable et hyper intelligent donc c’est vraiment une marque qui m’inspire beaucoup. Une marque qu’on regarde beaucoup beaucoup dans un scope un peu plus proche c’est Joone. Ca se rapproche un peu de notre cible et ils ont exécuté assez vite, voire très vite. Leur expérience web, le discours de la fondatrice, la façon d’adresser la cible, il y a un parti pris et je trouve ça inspirant.
Le meilleur spot pour un déjeuner d’affaires ?
Je dirais au bureau, on est dans un espace de coworking qui est assez cool et surtout ça transpire l’énergie Mini Mondes. On convie souvent les gens à manger un truc sur le pouce chez nous et je trouve que c’est très bien comme ça !
Décris nous ton bleu de travail (tenue de tous les jours)
Je fais clairement partie des gars qui ne se prennent pas trop la tête avec ça donc je ne te cache pas que c’est ma paire de Stan Smith et mon sweat à capuche gris. C’est 80% de mon look ! Mais là on va faire des sweats Mini Mondes pour la team maintenant qu’on commence à grandir. Sinon, comme je suis très attaché au Made in France, j’ai des Paraboots pour mes tenues de soirée. Je les trouve super forts ! Ce genre de marque traditionnelle de savoir-faire qui arrive à se réinventer, j’aime beaucoup.
L’appréciation de professeur dans ton bulletin que tu n’oublieras jamais
Je n’étais pas mauvais mais je n’étais pas très concentré ni très travailleur. Je n’étais pas encore très curieux à cette époque. Du coup c’était : ”manque de travail”.
3 personnes / personnalités que tu aimerais embaucher pour compléter ton équipe ? (célèbres ou pas, vivantes ou pas)
Basquiat, qui est mon peintre préféré. Pour apporter la suprême touch de créativité. Ce serait un peu le Graal.
Edwin Catmull, le co-fondateur de Pixar. Pour nous Pixar, c’est la référence ultime comme on crée des histoires pour les enfants.
Morgane Sézalory, la fondatrice de Sézane. Elle a réussi à fonder la DNVB française qui fonctionne le mieux. Elle a réussi à franchir des marches que personne ne parvient à franchir. Si elle pouvait me donner sa secret sauce, je prendrais !
Ton moment idéal
J’ai une grosse passion pour la peinture donc franchement les virées musées, ce sont des moments que je privilégie. D’ailleurs ça me manque beaucoup comme c’est fermé en ce moment. Donc une expo peinard avec pas trop de monde.
Choisis les prochains invités qui se prêteront à notre Petit Portrait !
Maxime Buhler et Samuel Carré, les fondateurs de Pokawa. On a été rapidement colocs en école de commerce. Ils ont réussi un projet de dingue autour de la food. Ils ont aujourd’hui près de 40 restaurants. Ce sont des entrepreneurs vraiment brillants et en plus ils sont super sympas !
Matthieu Batteur, co-fondateur des Petits Culottés. Ils font des couches sur abonnement.
Edouard Caraco, co-fondateur de The Bradery.
Découvrez le site : www.lesminimondes.fr
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