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Expertise : Conseils et E-commerce
25/7/23

Gaspillage alimentaire : une perte au fort potentiel business

Gaspillage alimentaire : une perte au fort potentiel business

La filière agroalimentaire génère 1/3 du PIB mondial mais fait aussi partie des grands pollueurs industriels en générant à elle seule un quart des gaz à effet de serre dans le monde. Ce sont aussi près de 30 % de la production alimentaire, soit 1,3 milliard de tonnes de nourriture, qui terminent dans nos poubelles chaque année.

Cet impact n’a pas échappé aux consommateurs qui sont désormais plus de 84 % à vouloir acheter moins, mais mieux pour limiter ce phénomène.

Alors que la consommation finale (foyers & restaurants) ne représente qu’un tiers du gaspillage alimentaire, c’est l’amont de la chaîne d’approvisionnement, de la production à la distribution, qui concentre la plus grande part de ces pertes :

Une opportunité business à saisir dès l’amont de la chaîne de valeur pour solutionner le problème à la racine

32% des déchets alimentaires sont engendrés à l'étape de la production, où les fruits et légumes mal calibrés ou non conformes aux normes du marché sont directement jetés. Dans le même temps si la production excède la demande, une partie est vouée à être détruite. Enfin, pour des problématiques de rentabilité et de main d’œuvre une part de la production n’est parfois jamais récoltée.

Des entreprises comme Bene Bono (lancée en 2020), qui propose une plateforme de livraison de fruits et légumes jugés "hors normes", ont réussi à valoriser ces produits et à récolter des investissements conséquents (7 millions d'euros) pour développer leur activité. Leur proposition est simple et pourtant prometteuse : des paniers de fruits et légumes «moches» principalement retirés du circuit pour leur mauvais calibrage. Le client fait une demande de panier via une application en fonction de la taille de son foyer et le reçoit en point relais chaque semaine grâce à un abonnement.


L’effet est double :

  • Valoriser des produits jugés inadéquats pour être vendus en GMS et limiter le gaspillage alimentaire en amont
  • Minimiser les pertes en aval au sein du foyer via un système de taille de paniers adaptée au nombre de personnes

Des initiatives se mettent en place pour limiter le gaspillage alimentaire généré au moment de la transformation et de la distribution

21% des pertes sont générées durant la phase de transformation. Les problèmes de stockage et les prévisionnels de production trop importants sont à l’origine de ce gaspillage conséquent.

NOUS Antigaspi, avec son réseau de +20 magasins et son site e-commerce, parvient à générer de la valeur avec ces produits destinés à être jeté. Fondés en 2018, ils valorisent désormais l’équivalent de 12 tonnes de produits par semaine tout en proposant une offre très complète d’épicerie et de produits frais à leurs clients. L’idée étant de donner une chance notamment aux produits transformés qui sont encore consommables mais jugés inappropriés pour les circuits de distribution classiques. En 2020, une levée de fond de 8millions d’euros leur avait permis d’accélérer l’ouverture de leurs boutiques physiques et de financer le lancement de leur marque propre.

14 % des pertes ont lieu durant la phase de distribution. Les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) peuvent refuser les arrivages de produits s’ils ne correspondent pas aux normes sanitaires, esthétiques et qualitatives fixées par leurs cahiers des charges. Les produits sont aussi limités dans le temps par leur date limite de consommation (DLC) et ne peuvent être vendus au client au-delà de ce délai, ce qui oblige les magasins à les retirer des rayons. En revanche, certaines catégories de produits comme les gâteaux secs et les céréales possèdent une date de durabilité minimale (DDM), à nouveau un critère de retrait immédiat de la vente en GMS alors que le produit reste parfaitement consommable après cette échéance et garde de la valeur.

Fondé en 2016 à Copenhague, Too good to go met à disposition des consommateurs une application mobile permettant de récupérer à moindre coût des denrées dont la DLC est proche chez des commerçants à proximité. Avec son modèle fonctionnant sur des paniers au coût fixe et au contenu variable, la startup a réalisé plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Ainsi, petits comme grands distributeurs redonnent de la valeur à un produit traditionnellement destiné à être détruit.

En 2022, l’entreprise décide de s’attaquer au gaspillage alimentaire en magasin via le rachat de Coda Bene, une entreprise à l’origine d’un logiciel innovant qui permet aux professionnels de la grande distribution alimentaire de digitaliser la gestion des dates de péremption en magasin afin de réduire le gaspillage alimentaire. En se positionnant sur deux maillons de la chaîne de valeur, distribution et consommation, l’entreprise dispose à présent d’un terrain de jeu plus large.

Enfin, en bout de chaîne des acteurs saisissent l’opportunité en créant des solutions pour optimiser la consommation finale

14 % du gaspillage alimentaire a lieu dans les enseignes de restauration. Les produits non consommés par le client représentent une part importante de ce chiffre, notamment du fait de portions parfois inadaptées et trop importantes. Aussi, dans un souci de gain de temps et d’économies d’échelles, il est fréquent que les restaurateurs achètent des denrées en grande quantité au détriment d’une gestion des stocks au plus près de la demande réelle du consommateur final.

Pour permettre aux restaurateurs de gérer leur stock de manière dynamique et optimale, CHOCO met à leur disposition une application les mettant directement en relation avec leurs producteurs, grossistes et distributeurs. Fondée en 2018 entre Paris et Berlin, la startup a depuis levé 82,5 millions d’euros dans le but de digitaliser la relation restaurateurs-fournisseurs. En gérant intelligemment l’approvisionnent, elle incite les restaurants à adopter une logique plus raisonnée quant à l’achat de matière première, en évitant les pertes liées à une mauvaise gestion des stocks.

À la maison, c’est souvent une mauvaise gestion des placards qui engendre un ensemble de petites pertes. À l’échelle d’une année, cela représente un gâchis conséquent : 19% des pertes totales sur la filiale alimentaire.

Limiter le gaspillage alimentaire en permettant au consommateur de mieux gérer la périssabilité c’est le pari de Peristock. L’application permet aux consommateurs de traquer les dates de péremption au fur et à mesure de leurs achats. En scannant simplement le code bar d’un produit, ce «gestionnaire de stocks personnel» assure qu’un produit sera consommé avant d’atteindre sa DLC via un système de notifications intelligentes.

En décomposant les différentes étapes de la filière alimentaire, sans se focaliser uniquement sur le consommateur, ces actions permettent de redonner de la valeur économique à un produit qui auparavant aurait représenté une perte.

L’opportunité business de ce marché est considérable puisque le manque à gagner financier est estimé à 700 milliards de dollars dans les pays industrialisés et à 300 milliards de dollars dans les pays en développement.